jeudi 5 janvier 2012

Gardiens de phare 1929

Un film de Jean Grémillon avec Paul Fromet, Geymond Vital, Genica Athanasiou et Gabrielle Fontan

En Bretagne, le père Bréhan (Fromet) et son fils Yvon (G. Vital) vont prendre leur relève de gardiens de phare. Mais, le fils, peu de temps avant de partir, a été mordu par un chien enragé...

Jean Grémillon réalise Gardiens de Phare après son premier long métrage de fiction Maldone (1927). Le scénario est signé Jacques Feyder qui n'a pu le réaliser lui-même. Cette histoire de gardiens de phare est en fait à l'origine une production du théâtre du Grand Guignol qui assure également la production du film. L'intrigue est fort simple : un gardien atteint de la rage attaque son père qui doit le supprimer pour assurer le bon fonctionnement du phare. Sur cette trame, Grémillon propose un film qui n'est pas totalement satisfaisant, comme l'était d'ailleurs également Maldone. Le film comporte fort peu de cartons d'intertitres, ce qui est un avantage. Mais, le cinéaste offre une débauche de moyens visuels en caméra subjective pour nous faire entrer dans la peau du malheureux gardien de phare touché par la rage. Au lieu de développer les personnages, le film se contente d'égrener toutes techniques possibles du cinéma avec surimpressions, caméra virevoltante, etc. Jean Grémillon a pu tourner son film en Bretagne avec un excellent caméraman, Georges Périnal, malheureusement la copie présentée était d'une qualité tellement médiocre qu'il est impossible d'apprécier vraiment le travail de l'opérateur. Les 'soft-focus' s'apparentaient à de la purée de pois. Il semble bien que Grémillon, à l'origine un réalisateur de documentaires, n'ait trouvé ses marques dans la fiction que lors de l'arrivée du parlant. C'est probablement le changement de scénaristes qui a lui a donné l'impulsion nécessaire. Dans la distribution, on remarque la roumaine Genica Athanasiou qui jouait une gitane dans Maldone et qui est ici une bretonne fort peu convaincante avec son visage très latin. Le film m'a fait pensé au Finis Terrae (1928) de Jean Epstein tourné également près de l'Ile d'Ouessant et on voyait les mêmes goémoniers au travail. Au total, une déception relative de la part d'un grand réalisateur.

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