vendredi 12 avril 2013

Blood Money 1933

Un film de Rowland Brown avec George Bancroft, Frances Dee et Judith Anderson

Bill Bailey (G. Bancroft) est un 'bailbondsman', c'est-à-dire qu'il prête de l'argent aux gangsters pour payer leurs cautions. Il tombe amoureux d'Elaine Talbart (F. Dee) qui est kleptomane et la fille d'un richissime homme d'affaire...

Le scénariste Rowland Brown n'a réalisé que trois films. Il fut ensuite mis sur la liste noire des réalisateurs à éviter suite à une rixe avec un producteur. Blood Money est son troisième opus qui, dans cette période heureuse du pre-code, lui permet d'explorer le monde interlope des gangsters et des politiciens corrompus. Le personnage central de Bailey (joué par George Bancroft qui avait joué  les gangsters dans plusieurs films de von Sternberg) est ici une sorte d'entremetteur entre le monde des voyous et celui de la bonne société qui est loin d'être sans reproches. Il empoche des profits juteux en recevant de l'argent de coquins divers tout en entretenant des relations louches avec les juges et les procureurs. Il suit plus le code de l'honneur des gangsters que celui des soi-disant gens honnêtes. Quant à Frances Dee,  c'est une fille à papa qui recherche la compagnie des gangsters avec délice. On devine chez elle un mélange de masochisme et de nymphomanie qui lui fait dire qu'elle rêve "d'être tenue en laisse" par un mauvais garçon ! La compagnie de Bill Bailey ne va pas être suffisante pour cette fille qui cherche à se mettre en danger en volant dans les magasins ou en suivant un gangster en fuite. Ce court film de 65 min se termine par une course poursuite haletante alors que Bailey s'apprête à taper dans une boule de billard chargée d'explosifs. Il faut aussi noter la présence de Judith Anderson dans ce qui fut son premier film en tenancière de boîte de nuit connectée avec la pègre. Rowland Brown brosse un portrait sans concession d'une société gangrénée par la corruption. La fin de la prohibition allait bientôt limiter les actions des voyous et des corrompus. Et l'arrivée du code de production allait lui aussi stopper la dénonciation de la corruption. Un film qu'il faut redécouvrir.

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