lundi 2 mars 2015

Via Wireless 1915

John Durant, le roi de l'acier (Harry Weaver) et sa secrétaire
Télégraphie sans fil
Un film de George Fitzmaurice avec Gail Kane, Bruce McRae, Brandon Hurst, Harry Weaver et Paul McAllister

Pinckney (B. Hurst), un des contremaîtres de l'acierie de John Durant (H. Weaver), empoche indûment les royalties d'un canon dessiné par Marsh (P. McAllister). De plus, il convoite Frances Durant (G. Kane) la fille du patron qui est amoureuse du Lieutenant Sommers (B. McRae)...

G. Fitzmaurice en 1914
En 1914, chez Pathé-Exchange, George Fitzmaurice passe du département du scénario à celui de la réalisation. La biographie de ce pionnier d'origine européenne demeure mystérieuse. On le dit né à Paris en 1885, pourtant il n'y a aucune trace de sa naissance dans les registres d'Etat-civil et sa tombe mentionne une naissance en 1887. Il serait issu d'une famille franco-irlandaise ou franco-hollandaise selon les sources. En tous cas, ce jeune homme inventif, intéressé par les arts, atterrit dans le monde du cinéma en 1914 dans la filiale américaine de Pathé. Son film Via Wireless est parfaitement ancré dans l'époque. Bien que l'Amérique soit neutre, le président Wilson a décidé d'augmenter les capacités de défense du pays. Le sujet du film se situe donc dans l'industrie de l'armement, une acierie qui fabrique des canons. Si ce fond contemporain se tisse également une histoire de rivalité amoureuse entre le traître de service joué par Brandon Hurst et l'héroique Bruce McRae, en bel officier de la marine américaine. Le scénario écrit par l'épouse de Fitzmaurice, Ouida Bergère (Ida Berger au civil), est plein de rebondissements dignes d'un sérial: yatch coulé par une mine, poursuite en voiture, sabotage de canon, etc. On ne perd pas de temps avec les personnages pour leur donner du relief, tout est concentré sur l'action et le mouvement. Ce mélodrame à rebondissements est heureusement émaillé de quelques moments comiques comme lorsque la secrétaire du roi de l'acier est approchée par un employé énamouré qui l'importune. Si le film n'est pas un chef d'oeuvre, il est cependant représentatif de cette école du cinéma américain qui avait assimilé rapidement les nouveaux codes de la grammaire cinématographiques contrairement aux films français qui restaient fidèles au plan-séquence comme dans Les Vampires (1915) de Louis Feuillade. Via Wireless est un film de divertissement parfaitement réussi avec une excellente cinématographie dont on ignore l'auteur. Le film est visible sur le site European Film Gateway dans une très belle copie teintée et virée avec des intertitres en néerlandais.

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