lundi 19 mai 2014

Fazil 1928

L'Insoumise
Un film d'Howard Hawks avec Greta Nissen, Charles Farrell, John Boles et Mae Busch

Fabienne (G. Nissen) une jeune parisienne recontre un prince arabe Fazil (C. Farrell) à Venise. Ils se marient, mais leurs différences culturelles vont les séparer...

Un journaliste sarcastique a suggéré à la sortie du film que le patron de la Fox, Mr. Sheehan, devait être absent lors de la réalisation de cette concoction. Les nombreux fans d'Howard Hawks pourront en vain chercher les traces de la "Hawks Touch" dans cette histoire d'amour digne d'un roman photo à deux sous. On comprend cependant le raisonnement de la maison de production. The Sheik (1921) et The Son of the Sheik (1926) avec Rudolph Valentino en voiles blancs avaient fait chavirer les coeurs et rapporté une petite fortune à ses producteurs. Alors tout le monde se met sur le filon. Même Maurice Tourneur réalise Old Loves and New (Le Cavalier des sables, 1926) qui, tout comme Fazil, est reçu avec tièdeur par la presse. Le film de Hawks souffre déjà d'un sérieux problème de distribution. Qui a pu songer que Charles Farrell, le timide héros de Borzage, pouvait être un sheik arabe crédible ? Sur l'écran, on voit Charles déguisé avec maquillage et moustache, mais il n'est guère convaincant. Si encore le scénario permettait un certain second degré comique. Même pas, tous les clichés les plus éculés s'étalent à l'écran. Les intertitres ont été qualifiés en 1928 de "lamentables". On ne saurait mieux dire. Malgré ses défauts, The Son of the Sheik possédait quelques qualités essentielles qui manquent terriblement à ce film: la sensualité et un second degré assumé. Une bande-son Fox Movietone a été ajoutée à la sortie du film. Comme c'est souvent le cas, on entend jusqu'à plus soif une chanson d'amour sirupeuse, ce qui n'arrange pas les choses. Que peut-on sauver de cette bluette sentimentale digne de Nous Deux ? On voit que la Fox a investi pas mal d'argent dans les décors et les costumes. Mais, en dehors de la qualité de ceux-ci, les personnages sont tellement indigents qu'il est difficile de prendre au sérieux cette histoire insipide. Pour apprécier Hawks, mieux vaut se tourner vers le parlant.

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