jeudi 21 août 2014

I mörkrets bojor 1917

Elinor (S. Smolova) retrouve la liberté
Prisonnière de l'obscurité
Un film de Georg af Klercker avec Sybil Smolova, Carl Barcklind et Ivar Kalling

Elinor Petipon (S. Slomova) a été arrêtée pour le meurtre de son époux (C. Barcklind). Elle n'a aucun souvenir des événements qui ont précédé sa mort. En prison, elle tente de se souvenir de ce jour fatidique...

Ce film de Georg af Klercker produit par la compagnie Hasselblad de Göteborg offre une structure narrative tout à fait extraordinaire pour son époque. En effet, l'histoire d'Elinor, suspectée de meurtre, nous est racontée par une série de flash-backs au fur et à mesure que la mémoire des événements lui revient. L'utilisation du flash-back n'est guère commune avant 1920 et encore moins lorsque le récit est fragmenté comme dans ce film. Klercker travaille avec un excellent opérateur Carl-Gustaf Florin qui utilise intelligemment les excellentes lentilles fabriquées par Hasselblad à la profondeur de champ remarquable. On est convaincu dès le début qu'Elinor est innocente du crime dont elle est accusée. Suite au choc, elle est devenue amnésique et est incapable de se défendre. En discutant avec l'aumônier de la prison, différents moments de la journée lui reviennent en mémoire. En sortant de prison, elle ne sait toujours pas comment son époux est mort. Elle va sciemment dans un petit bar mal famé où elle surprend une conversation entre plusieurs malfrats qui préparent un cambriolage dans sa propre maison. Elle intègre leur équipe pour tenter de protéger son fils qui est seul sur les lieux. C'est au cours du cambriolage que la mémoire des événements devient plus précise et qu'elle découvre le nom du meurtrier. Certains plans du film dans les rues de Göteborg m'ont rapellé le style d'Evgeny Bauer. D'ailleurs dans ce récit à la limite de la psychanalyse, on retrouve un peu l'atmosphère de ces oeuvres russes où la vie et la mort peuvent se rencontrer. Une oeuvre fascinante de Georg af Klercker.

2 commentaires:

Marc Salomon a dit…

Bonjour Madame
Lecteur assidu de votre blog, je me permets de vous signaler une erreur dans le texte sur ce film de Klercker. La firme Hasselblad n'a jamais fabriqué d'objectifs ni même de caméras, pas plus hier qu'aujourd'hui. La confusion tient sans doute à la notoriété des boitiers 6x6 de la marque, fabriqués à partir de 1948 et toujours équipés d'optiques allemandes Carl Zeiss.
La société Hasselblad, fondée en 1841, commença à importer des appareils photo et de la pellicule vers 1885 avant de devenir le représentant de Kodak pour la Suède en 1887. Des boitiers photo (pour plaques de verre) furent fabriqués à partir de 1898 par Hugo Swensson pour le compte de la firme Hasselblad, sous des noms comme "Svenska Express" ou "SVEA"...
Puis Hasselblad se lance dans la distribution de films de cinéma et décide rapidement d'en produire à partir de 1916 dans leur studio construit à Göteborg.
Ils y utilisèrent le matériel de prise de vues existant à l'époque, souvent équipé d'optiques allemandes (Zeiss ou Goerz...), le talent des réalisateurs et opérateurs faisant le reste.
J'avais déjà relevé cette erreur dans le documentaire de Kevin Brownlow sur l'art du cinéma muet européen datant de 1995 je crois.

Ann Harding a dit…

Bonjour et merci pour cette précieuse information. J'avais effectivement relevé cette information erronée dans le documentaire de K. Brownlow et D. Gill "Cinema Europe".